La conscience est au coeur de la pratique sophrologique.

Pour le Larousse médical, la conscience est la "Connaissance immédiate que chacun possède de son existence, de ses actes et du monde extérieur. La conscience fait intervenir l'ensemble des facultés de connaissance, les sensations, la mémoire et l'expérience."

Pour A. Caycedo, la conscience est la force qui anime notre être, c'est une énergie. C'est " la force intégratrice de tous les éléments, structures physiques et psychiques de l'être existant". Une analogie peut être faite avec le faisceau d'une lampe tenue par une personne. En balayant l'espace, le faisceau de lumière (la conscience) dévoile à la personne (le mental) les éléments présents qui l'entourent, sans analyse, sans jugement. La conscience rend visible les phénomènes (pensées, images, émotions, sensations, ....) à la différence du mental qui va les étiquetter pour y mettre du sens.

Notre être a des capacités correspondant à ses structures physiques (capacités biologiques, physiologiques, ...) et psychiques (perception des sensations, des émotions, mémorisation, attention, imagination, visualisation, élaboration de pensées, valeurs, ...). Nous n'avons pas forcément conscience de nos capacités, de nos valeurs qui sous-tendent l'existence de notre être. Nous nous identifions et nous intéressons plus à notre personnalité, structure construite au fur et à mesure de notre interaction avec le monde et les autres depuis notre naissance. Ces interactions, expériences agréables ou désagréables, ont générées des ressentis corporels liés à des émotions et à des représentations qui déterminent notre être au monde. Ainsi nous ne percevons pas le monde, nous même et les autres tels que nous sommes (phénoménologiquement, dans notre essence) mais à travers les filtres de notre personnalité, nos connaissances, nos croyances, nos biais cognitifs, nos affects.

La sophrologie propose par sa pratique de changer de regard, et d'expérimenter de manière phénoménologique (comme pour la première fois, sans jugement, sans analyse) ce que nous sommes, dont nos capacités, par l'intermédiaire de la conscience. 

 Ainsi nous nous intéressons aux capacités de la Conscience (par exemple activer et renforcer l’écoute du corps) et non aux contenus (le sens de ce qui émerge, comme les sensations). En vivant, ressentant une capacité, dans un état de centration à soi et dans l'expérience du moment, celle-ci s'intégre à notre conscience. En effet, comme nous l'avons indiqué plus haut, la conscience est une force intégratrice. 

La pratique sophrologique demande donc de "lâcher le mental", la compréhension intellectuelle des choses, pour vivre l'expérience de ce qui est. En expérimentant ce que nous sommes par le laisser apparaître (dévoilement par le "faisceau de lumière"), nous pouvons déployer nos capacités et gagner en cohérence, en alignant nos actions sur nos valeurs profondes. Ce dévoilement permet de se désidentifier d'une définition plus mentale de ce que nous sommes, largement influencée par notre "histoire biographique"et de ce que nous avons intégré des attentes des autres.  

C'est cette intégration progressive de nos capacités et de l'essence de ce qui nous constitue en tant qu'être qui constituent l'élargissement de notre conscience. C'est un chemin de soi vers soi (son être essentiel) qui passe par la découverte progressive jusqu'à la transformation de notre relation à nous-même, aux autres et au monde. Par cette conscience élargie, consciente d'elle-même, nous accédons à notre capacité de nous projeter librement ( cad dégagé de nos automatismes, nos peurs, nos croyances, nos filtres), avec intentionnalité (en donnant une direction à notre conscience), à partir de la réalité objective du présent (et non une perception fantasmée ou idéalisée de la réalité), dans un devenir.